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LE GENOCIDE

14 juin 2014

PRESENTATION

le génocide


            Les massacres de peuples entiers ont eu lieu depuis les temps anciens, et ils continuent à ce jour. Ils ont causé la mort de millions de gens (hommes, femmes et enfants) et laissé des milliers de blessés, d’ handicapés et d’orphelins. Et c’est au XXe siècle que les notions juridiques de génocide et de crimes contre l’humanité se sont fait jour, et que l’Assemblée générale des Nations Unies adopte une convention  pour la prévention et la répression du crime de génocide.

Alors, les questions que se posent ici sont : qu’est-ce qu’un génocide ?, d’où vient l’intérêt de ce thème ?, quels sont les génocides les plus reconnus dans le monde au plan juridique ?et quelles sont ses causes et ses conséquences ?, et enfin  quelles sont les recommandations et les injonctions de la convention déjà  citée ?


Sommaire

       I. Présentation du thème

       II. Repères

           a) Définition du terme «génocide »

           b) Histoire : 1. le génocide arménien

                             2. le génocide des Juifs et des Tsiganes

                             3. le génocide des Tutsis au Rwanda

                             4. la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide

           c) Renouvellement au XXIe siècle 

           d) Blog et journal

       III. En pratique

            a) Texte 1 : la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide

            b) Texte 2 : commentaires de Marie

            c) Exercices supplémentaires

       IV. Conclusion

        V. Annexe : a. Bibliographie

                            b. Sur le web

                            c. Références


 

 I. Présentation

            « La violence » est le septième thème du programme de français dans la première année de l’enseignement secondaire. Il parle de formes de violence, de ses causes et de ses effets, et il fait un rappel de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Et comme tout le monde, aujourd’hui, parle de la violence et du terrorisme  qui envahissent les pays du monde, et surtout les pays arabes ; il est devenu nécessaire de mettre en évidence le génocide, comme l’une des terribles formes de violence. Donc, cette cause est le signe que ce thème est devenu incontournable dans l’étude de la littérature, surtout dans la première année secondaire.

En effet, si parfois de centaines d’années nous séparent de plusieurs génocides, ce n’est qu’en 1948 que l’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré que « le génocide est un crime du droit des gens » et que les «personnes ayant commis le génocide» seront punies, « qu’elles soient des gouvernants, des fonctionnaires ou des particuliers ». De même, on remarque que ce thème a vu fleurir de nombreux et importants ouvrages et films qui illustrent les principaux génocides, poussés tantôt par la volonté de montrer la réalité du génocide au monde, et tantôt par la nécessité de témoigner d’une expérience vécue.

De la théorie à la pratique

Ce dossier est formé de deux parties : la théorie et la pratique.

La première partie située sous  la rubrique « Repères » nous donne toutes les informations nécessaires sur le thème du génocide pour les classes de première année secondaire. Elle est essentiellement composée d’un cours parlant au premier lieu de la définition du terme « génocide », au deuxième lieu des trois principaux génocides reconnus par les instances internationales, de ses causes et de ses conséquences, et au troisième lieu du renouvellement de ce thème au XXIe siècle. De même, les blocs ne sont pas oubliés où on trouve dans ce dossier les sites de quelques blocs traitant ce thème et dont « ils sont analysés d’une perspective littéraire qui tient compte de la nouveauté introduite par l’interactivité et la publication en ligne»1.

La rubrique « En pratique »  de ce dossier comporte la pratique où il y a des extraits et des activités pédagogiques qui définissent clairement ce thème et qui aident les étudiants à mieux le comprendre avec tous ses détails. On commence tout d’abord avec un texte intitulé la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Ce texte a besoin de trois séances. Puis on a trois extraits qui parlent des génocides et ils ont besoin de 4 séances.  

  1. http://www.cndp.fr/themadoc/autobiographie/mediagraphie.html

 

II. Repères

a. Définition du terme « génocide »

Un génocide est l’extermination physique, intentionnelle, systématique et programmée d’un groupe ou d’une partie d’un groupe en raison de ses origines ethniques, religieuses, ou sociales1. Et en d’autres termes, c’est l’anéantissement délibéré et méthodique d’un groupe d’hommes, en raison de sa race, de son appartenance ethnique, de sa nationalité, ou de sa religion, dans le but de le faire disparaître totalement et c’est au nom d’un principe raciste ou d’une conception idéologique de ce groupe2.

Etymologie : du grec genos, genre, espèce, race, et  du suffixe cide, venant du latin caedere, «massacrer », «tuer».

 

mimo

                                                                            Raphaël Lemkin

Le terme « génocide » a été créé en 1944 par le juriste  Raphaël Lemkin pour désigner l’extermination systématique des juifs par les nazis.
                                                                                                 

 

 

  1. Définition donnée par le droit, d’après le Robert, dictionnaire, édition de 1993
  2. Définition donnée par « Toupictionnaire » :le dictionnaire de politique 

 

b. Histoire

Nombreux sont les génocides reconnus par les historiens, les Etats ou les Tribunaux internationaux, mais seuls trois d’entre eux ont été reconnus au plan juridique par les instances internationales dépendant de l’ONU :

          1. Le génocide arménien commis par l’Empire Ottoman en 1915-1916

 

          2. Le génocide des Juifs et des Tsiganes commis par les nazis entre 1939-1945

 

         3. Le génocide des Tutsis au Rwanda, commis par les milices hutues extrémistes en 1994

le génocide arménien

 b.1. Le génocide arménien

        Le génocide arménien a eu lieu d’avril 1915 à juillet 1916 et a coûté la vie à million deux cent mille arméniens. C’est l’un des premiers génocides du XXe siècle. Mais les exactions contre les Arméniens avaient commencé dès la fin du XIXe siècle. Voyons l’Histoire de ce génocide :

La majorité des Arméniens se trouvaient dans l’Empire Ottoman, essentiellement dans les sept provinces orientales de l’empire. A la veille de la Première Guerre Mondiale, la décadence de l’Empire Ottoman s’accélère. Pour consolider son pouvoir, le sultan Abdul Hamid II attise les haines religieuses, à l’instar des derniers tsars de Russie.

Entre 1894 et 1896, les Arméniens commençaient à s’organiser et ils réclamaient des réformes et une modernisation des institutions. Face aux revendications arméniennes, et puisque les habitants arméniens de Sassoun  et sa région (à l’ouest du lac de Van) s’insurgèrent contre les Kurdes, le sultan envoya une armée et en fait massacrer 200 à 250 000 avec l’aide des Kurdes. Ces massacres transformèrent donc l’Arménie occidentale en un vaste champ de ruines (2 493 villages pillés et détruits, 568 églises et 77 couvents brûlés, 50 000 orphelins,…).

En 1909, le sultan est déposé par le mouvement des jeunes-turcs. Les Jeunes Turcs installent au pouvoir un Comité Union et Progrès et ils apportent avec eux des promesses d’égalité et de fraternité entre tous les peuples de l’empire. Mais leur idéologie, s’appuyant sur un nationalisme exacerbé, prône l’union de tous les peuples de langue turque. Elle s’appuie aussi sur une vision racialement homogène de la nation turque. Les Jeunes-Turcs devinrent de farouches et dès 1909, ils s’attaquent aux Arméniens d’Asie : entre 20 000 et 30 000d’entre eux sont tués à Adana le premier avril 1909.

le geno arm

Le 29 octobre 1914, la Turquie s’allie à l’Allemagne et entre en guerre contre les Alliés. Cette guerre donne aux Jeunes-turcs l’occasion de mettre en place leur projet d’épuration ethnique. Les massacres seront plus ordonnés. En 1914, le ministre de l’intérieur Talal Pacha ordonne l’assassinat des Arméniens d’Istanbul puis des Arméniens de l’armée, avant de s’attaquer aux Arméniens de sept provinces orientales.

Le télégramme du ministre à la direction des Jeunes-Turcs de la préfecture d’Alep est édifiant :

       « Le gouvernement a décidé de détruire tous les Arméniens résidant en Turquie. Il faut mettre fin à leur existence, aussi criminelles que soient les mesures à prendre. Il ne faut tenir compte ni de l’âge, ni du sexe. Les scrupules de conscience n’ont pas leur place ici ».

 Dès janvier 1915, on désarme les 250 000 soldats arméniens de l’armée ottomane pour affecter dans des « bataillons de travail ». A  l’aube du 24 avril, le coup d’envoi du génocide est donné par l’arrestation à Constantinople de 650 intellectuels et notables arméniens. Dans les jours suivants, ils seront en tout 2 000, dans la capitale, à être arrêtés, déportés et assassinés. Dans tout l’Empire ottoman, c’est le mans tout l’Empire ottoman, c’est le même scénario : on arrête puis assassine partout les élites arméniennes. Le peuple arménien est décapité. Les soldats arméniens affectés dans les «bataillons de travail» seront assassinés en petits groupes. Le peuple arménien est non seulement décapité, mais il est dorénavant privé de ses défenseurs. Il ne reste plus aux dirigeants de l’Ittihat qu’à achever le génocide.

Une « loi provisoire de déportation » du 27 mai 1915 fixe le cadre réglementaire de la déportation des survivants arméniens  ainsi que de la spoliation des victimes. Les populations civiles arméniennes sont déportées vers les déserts de Syrie dans des conditions telles que la plupart meurent en chemin : on sépare des convois les hommes de plus de 15 ans qui seront assassinés à l’arme blanche, les convois sont massacrés sur place à la sortie des villages ou des villes, les autres escortés de gendarmes suivront la longue marche de la mort vers le désert, privés d’eau et de nourriture, rapidement déshumanisés par les sévices, les assassinats, les viols et les rapts de femmes et d’enfants. La destination réelle est la mort. Les survivants, arrivés à Deir ez-Zor, seront parqués dans des camps de concentration et seront exterminés par les tueurs de l’Organisation spéciale et les tchétchènes. Beaucoup seront attachés ensemble et brûlés vifs.    

                                                    

les convois arméniens

A la fin de 1916, le bilan est celui d’un génocide parfait, les deux tiers des Arméniens (entre 1 500 000 personnes) de l’Empire ottomane sont exterminés. Tous les Arméniens des provinces orientales, soit 1 200 000 personnes, disparaissent définitivement d’un territoire qui était le cœur de l’Arménie historique depuis des millénaires.

Depuis cette époque, la République turque ne nie pas la réalité des massacres mais en conteste la responsabilité et surtout rejette le terme de génocide. Il s’agit pour la Turquie actuelle d’une cruelle conséquence de la guerre, mais pas d’un acte prémédité et formalisé.

 

le génocide des juifs et des tsiganes

 b.2. le génocide des Juifs et des Tsiganes

        Durant la Seconde Guerre Mondiale, les dirigeants nazis ont ordonné et dirigé la mise à mort des Juifs et des tziganes, hommes, femmes et enfants. Ces massacres se sont traduits par près de 6 millions de victimes à l’échelle du continent européen.

Les chambres à gaz homicides d’Auschwitz et d’ailleurs, ne sont pas apparus subitement et sans raisons, elles sont en fait l’aboutissement d’un processus dont on trouve les premières traces dans les discours nazis dès le milieu des années 1920. Dès le début, Hitler fait référence dans son discours politique à sa conception du monde, qu’il voit divisé entre « races» aryenne et juive luttant l’une contre l’autre pour la domination du monde.

Dans le sentiment allemand naît une profonde volonté de revanche. Dès les années 1920, l’Allemagne tente de survivre dans une grave crise économique. Les allemandes désignent les Juifs et les étrangers comme étant les responsables. Le discours d’Hitler ne dit pas autre chose. Dès cette période, le discours d’exclusion trouve un large écho au sein de la population, et cela se traduit par l’arrivée du parti nazi au pouvoir lors des élections législatives du novembre 1923.

Avec l’arrivée d’Hitler à la tête d’Allemagne, toutes les libertés sont supprimées, les partis politiques sont progressivement dissous,… la conséquence la plus importante est la création  des premiers camps de concentration destinés à enfermer les opposants. Avec le temps, la radicalisation antisémite  du régime se fait sentir de plus en plus, surtout dans les discours nazis dont le plus célèbre est celui qu’Hitler prononce le 30 janvier 1939 :

«Aujourd’hui encore je serai prophète, si la finance juive internationale en Europe et hors d’Europe devrait parvenir une fois encore à précipiter les peuples dans une guerre mondiale, alors le résultat ne sera pas la bolchévisation de la terre, donc la victoire du judaïsme, au contraire, ce sera l’anéantissement de la race juive en Europe ».

Concrètement, les persécutions raciales dirigées contre les juifs vont de l’obligation de porter un signe distinctif, l’étoile jaune de David. Le fait le plus connu est la Nuit de Cristal, le 9 novembre 1938 où les magasins et les synagogues de Berlin sont détruits sur l’ordre de l’appareil du parti nazi, qui l’a présentée comme une juste colère du peuple allemand contre les juifs, après l’assassinat à Paris de l’attaché militaire allemand par un juif polonais.

                                                                                                                                    

nuit de cristal

     « Nuit de Cristal », le 9 novembre 1938.

A la déclaration de guerre de septembre 1939, on passe pour la première fois de l’exclusion à l’élimination physique. Les premières victimes sont les malades mentaux et les  « incurables ». Puis en automne 1939, un plan d’assassinat systématique est adopté et appliqué. L’opération se déroule secrètement sous le nom de code T4, et aboutit à l’assassinat des personnes sélectionnées par des injections de morphine puis dans des  chambres à gaz .D’octobre 1939 à août 1941, près de 700 000 « enveloppes humaines vides » sont tuées.

Jusqu’à la fin de la guerre, près de 300 000 autres malades mentaux seront euthanasiés dans les camps. Même que cette phase n’a pas concerné les juifs ou les tziganes, sa connaissance est nécessaire dans l’histoire de l’extermination raciale.

Puis la mise en application de l’idée de créer un territoire littéralement libre de juifs commence par les juifs de Bade et du Palatinat (86 538 juifs) qui sont expulsés en octobre 1940 vers la France de Vichy. Plusieurs plans ont été mis par les nazis pour cette même idée, mais ils sont infaisables pour des problèmes matériels.

A ces problèmes matériels s’ajoutent du côté des nazis les caractères spécifiques dont ils veulent marquer cette guerre. Pour eux, l’attaque contre l’Union Soviétique dépasse le simple cadre d’une guerre classique. De même pour eux, tout communiste est un juif, de même que tout juif est un communiste : ils sont un seul et même ennemi de l’Allemagne.

La préparation de la guerre totale contre « l’ennemi mortel judéo-bolchevik » commence par la création de 4 « groupes spéciaux », les Einsatzgruppes, qui ont pour mission d’appliquer « l’ordre des commissaires » : ces groupes doivent suivre au plus près la progression des troupes allemandes pour tuer immédiatement par fusillade « les commissaires politiques ». Même que ce plan s’inscrit dans le cadre de la lutte idéologique contre le bolchevisme, l’analyse de l’ordre montre que les victimes visées sont les juifs en tant que tels : c’est la première phase de « la Solution Finale ». Les 4 Einsatzgruppes ont fusillé au moins 1 300 000 victimes.

Mais cette solution n’ait été envisagée que comme temporaire. Ainsi, le docteur Grawitz, chef de service de Santé recommande alors l’utilisation des chambres à gaz. Cependant dès le 3 septembre 1941, les premiers gazages expérimentaux ont lieu à Chelmno sur des prisonniers de guerre soviétique dans  des camions à gaz. Le premier gazage sur « place fixe » a lieu au camp d’Auschwitz-I en septembre 1941 sur 600 prisonniers soviétiques et 250 malades.

les convois de juifs

                                                       Les convois des juifs à Auschwitz-Birkenau.

Donc, c’est cette décision qui correspond historiquement à la «Solution Finale de la question juive». L’histoire du génocide entre alors dans sa phase maximale. De toute l’Europe, des convois convergent vers six points de Pologne : Belzec, Treblinka, Sobibor, Lublin-Majdanek, Chelmno et Auschwitz-Birkenau, y amenant Juifs et Tziganes pour les tuer par le gaz.

Le centre qui les symbolise tous est aujourd’hui celui d’Auschwitz-Birkenau, où plus d’un million de juifs et tziganes ont été gazés de février 1942 à novembre 1944. Au total, le nombre de personnes gazées dans ces centres de mise à mort immédiate est de 3 millions de personnes. La dernière opération de gazage a lieu le 25 novembre 1944, immédiatement suivie par la destruction des chambres à gaz et des fours crématoires dans lesquels les nazis faisaient disparaître les corps. Ces « Marches de la mort » sont ordonnées afin que les Alliés ne trouvent aucun témoin. Les derniers juifs survivants sont libérés par les Alliés en avril 1945.

 

interieur de la chambre à gaz

Août 1941, photographie prise clandestinement par un membre du Sonderkommando à Auschwitz-Birkenau, l’intérieur de la chambre à gaz des crématoires.


Le nombre total des victimes du génocide durant la guerre s’élève à près de 6 millions de personnes sur un total de près de 50 millions de morts. Par son ampleur, ses conditions et son caractère systématique, ce génocide est réellement sans équivalent dans l’Histoire, ce qui explique que certains auteurs refusent d’utiliser ce terme et lui préfèrent celui de Shoah afin d’en affirmer la spécificité.

le génocide rwandais

         b.3.le génocide rwandais

           Le 6 avril 1994, le président-dictateur du Rwanda, Juvénal Habyarimana, est tué dans un attentat contre son avion  personnel. Ses fidèles de la majorité Hutu entreprennent le massacre de la minorité Tutsie (10% de la population) et des Hutus modérés. En trois mois, 800 000 innocents sont massacrés à coups de machette.

Ce drame a surpris par son ampleur, mais il était hautement prévisible dans ce pays accoutumé aux explosions de violence. Mais d’où viennent cette haine et cette violence ?

Le Rwanda et le Burundi sont deux pays atypiques en Afrique. Ils sont moins étendus que la Bretagne mais, trois ou quatre fois plus peuplés (environ 2 700 km2  et 9 millions d’habitants chacun). Ils sont isolés au cœur du continent des hauts plateaux volcaniques. De même, la douceur et la fertilité du sol expliquent la densité très élevée de population.

Tous les habitants  appartiennent au même groupe de population, la tribu des Banyarwandas. Mais la seule division qui traverse ces pays est sociale. Les Banyarwandas sont divisés en trois groupes : les éleveurs de bétail ou Tutsis (environ 14% de la population du Rwanda en 1994) qui composent la noblesse, les agriculteurs ou Hutus (85% de la population), les domestiques ou ouvriers (1% de la population).

Dans les années 1950,  cette situation se gâte du fait de la pression démographique. Les éleveurs Tutsis grignotent les champs des agricultures Hutus et réclament l’indépendance dans le dessein de consolider leur suprématie.

Les colonisateurs belges qui sont appuyés  sur les Tutsis pour l’administration du  royaume, s’inquiètent de leurs prétentions et encouragent les revendications hutues. Les Hutus inventent  un mythe selon lequel les Tutsis seraient des intrus venus de la région du Nil et les invitent à y retourner. Le premier novembre  1959 annonce une première et seule révolution sociale qu’ait connue le continent noir.

Cette « Toussaint rwandaise » se solde par des dizaines de milliers de morts. Les Tutsis se réfugient dans les pays voisins et s’installent dans des camps au pied des hauts plateaux rwandais. C’en est fini de la suprématie tutsie au Rwanda.

Par contre au Burundi, les Hutus, en 1972,tentent à suivre l’exemple rwandais. Mais, l’armée réplique avec brutalité. 100 000 Hutus sont massacrés et les Tutsis conservent le pouvoir. Suite à ces événements, un coup d’Etat amène le général Juvénal Habyarimana au pouvoir.

Le 30 septembre 1990, dans l’Ouganda voisin, des militaires tutsis  pénètrent au Rwanda en vue de récupérer la terre de leurs ancêtres. Ces exilés, convertis à l’anglais, attirent l’attention des américains qui commencent à s’intéresser à l’Afrique.

C’est l’affolement à Kigali, dans le clan Habyarimana. Mais le dictateur reçoit l’appui du président de la République française. Les Tutsis de Paul Kagamé sont dissuadés   de poursuivre leur offensive.

Les combats reprennent en juillet 1992 au nord du pays, et en février 1993, Paul Kagamé procède à une épuration ethnique dans la zone tenue par ses troupes. Des certaines de milliers  de Hutus sont chassés vers Kigali. Le 4 août, les frères ennemis entament des négociations à Arusha. 2 500 Casques bleus sont déployés au Rwanda.

Le 4 avril 1994, la paix est signée à Arusha. A Kigali, comme dans le camp de Paul Kagamé, beaucoup sentent qu’ils sont privés de leur victoire. C’est alors que survient l’attentat contre l’avion qui amène le président Habyarimana et on homologue burundais.

Dès le lendemain, les militaires massacrent la Premier ministre, une hutue modérée et les dix casques bleus belges chargés de sa protection. Le clan Habyarimana met en branle le plan auquel il songeait depuis longtemps. Tandis que les casques bleus et les étrangers plient bagage en toute hâte. Les troupes tutsies entament leur marche vers Kigali où elles font leur entrée le 4 juillet 1994. Las, l’irréparable a été accompli avec le massacre de pas moins de 800 000 gens.

 

le genocide rwandais

      Le génocide rwandais

Table représentant des informations sur les génocides

 

Nom du génocide

Les personnes qui ont commis le génocide

Année

Nombre de victimes

Le génocide arménien

L’Empire Ottoman

En 1915-1916

1200 000

Le génocide des Juifs et des tsiganes

Les Nazis

Entre 1939et 1945

6000 000

Le génocide rwandais

Les milices hutues extrémistes

En 1994

800 000 (au moins)

 

 b.3.La convention pour la prévention et la répression du crime de génocide

        Le 9 décembre 1948, l’Assemblée générale des Nations Unies  adopte une convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.

Cette convention a été l’une des premières des Nations Unies à traiter de problèmes humanitaires. Elle se compose d’un prologue et de dix-neuf articles. Dans le prologue, les parties contractantes déclarent que le génocide est «un crime du droit des gens». Les articles définissent les divers aspects que peut rendre le crime de génocide et établissent des mesures pour juger ceux qui s’en seraient rendus coupables.

c.      le renouvellement au XXIe siècle

         Le XXIe siècle révèle aussi quelques génocides qui ne sont pas très connus au monde comme les massacres du Darfour (Soudan) en 2004 et le conflit Hmong après la guerre civile laotienne en 1975. Il n’y a pas beaucoup d’informations précises sur ces génocides.

d.     Blog et journal

        En parlant de ce thème, il est nécessaire d’évoquer qu’il y a de nombreux blogs et journaux qui aident les étudiants à mieux comprendre le thème du génocide. Une petite recherche sur l’Internet peut nous accéder à une infinité de blogs. De même, il y a beaucoup de journaux au monde qui relatent l’Histoire des génocides avec des détails précis.

 

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14 juin 2014

PRATIQUE 1

III.En pratique

Activité 1

Texte 1 La convention pour la prévention et la répression du crime de génocide

Support : texte authentique

Public : classe de la première année secondaire

Niveau : B1-B2

Le temps imparti : trois séances

Les compétences : compréhension de l’écrit, expression orale et expression écrite

Les objectifs :- pragmatiques : -S’initier à la structure d’un texte de loi

                                                  -Savoir qu’est-ce qu’un génocide ?

                                                  -Savoir les causes et les conséquences d’un génocide.                             

                       - linguistiques :- -Découvrir les caractéristiques textuelles du type prescriptif

                                                 -S’initier aux types de phrases d’un texte de loi

                                                 -Savoir utiliser les temps verbaux convenables

                                                 -Reconnaître et utiliser le champ lexical du génocide

                       - socioculturels :-Sensibiliser les étudiants sur la question du génocide

                                                  -Connaître la convention adoptée pour la répression du crime de génocide 

 Cliquez sur ce site pour avoir le texte

2. www.ohchr.org/FR/ProfessionalInterest/Pages/CrimeOfGenocide.aspx

ou sur ce mot lien

(Compréhension de l’écrit, première séance)

-Questions

A. Typographie et structure du texte

1-Observer la typographie du texte et dites comment il est construit

   *Qu’est-ce qu’un prologue ?

   *De combien d’articles est formée cette convention ?

   *Quelle est la valeur de l’expression « considérant que » qui ouvre le prologue ?

   *Quelle marque de ponctuation relie les paragraphes des articles II, III et XVII à ses alinéas ?

   *Que représentent les alinéas répartis en « articles » ?

   *Quelle différence y a-t-il entre un paragraphe et ses alinéas ?

 B.Situation d’énonciation et message

2-Qui a élaboré et promulgué cette convention ? Quand et pourquoi ?

3-A qui s’adresse cette convention ? Justifiez votre réponse par deux exemples ?

4-Quelle est la définition donnée au génocide dans cette convention ?

5-Quelles sont les formes du génocide citées dans cette convention ?

6-Quels sont les actes qui seront punis ?

7-Comment les personnes ayant commis le génocide seront-elles punies ?

C. Syntaxe de l’énoncé prescriptif

8-Recherchez le groupe nominal sujet : s’agit-il d’une personne prise à titre privé ?

9-A quel mode et à quels temps sont les verbes ?

10-Quelle est la valeur du présent dans ce texte ? Quel genre de vérité exprime-t-il ?

11-Quel est le type des phrases utilisées dans cette convention ?

12-Quelle est la fonction de l’énumération dans le texte de la convention ?

13-A partir des constatations précédentes, caractérisez ce type de texte.

(Expression orale, deuxième séance

-Débat : les recommandations et les injonctions  de cette convention sont-elles respectées de nos jours ? Justifiez votre point de vue par des arguments et des exemples. (Chaque étudiant doit donner son point de vue sur ce sujet pendant 5 minutes).

 

(Expression écrite, troisième séance)

-En respectant la mise en page et la syntaxe de l’énoncé prescriptif, rédiger une petite charte des droits des peuples qui ont subi un génocide  

(3 articles, 10 à 15 lignes).

 

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14 juin 2014

PRATIQUE 2

Activité 2

Texte 2 : extrait du livre de Djalil «commentaire de Marie »

 Support : l’extrait

Public : classe de la première année secondaire

Niveau : B1-B2

Le temps imparti : deux séances

Les compétences : compréhension de l’écrit et expression écrite

Les objectifs :-pragmatiques :-Savoir parler de ton autobiographie en relatant des faits historiques

                                                -Savoir décrire les sentiments de haine, de tristesse, …

                                               -Identifier la narration d’un souvenir où se mêlent récit et commentaires

                       -linguistiques :-Utiliser un lexique approprié au terme «génocide»

                                              -Savoir utiliser un champ lexical péjoratif

                       -sociolinguistiques :-savoir relater des faits historiques lors d’un débat sur n’importe quelque thème.

 Le texte :

         Tant que mon père a vécu , je n'ai pas accordé une pensée, un sentiment à la tragédie du peuple arménien. Le moment n'est pas encore venu d'explorer les zones d'ombre de mes sentiments mais je me souviens que, jeune femme, j'ai très tôt, pris mes distances avec le lamento paternel, et l'ai subi, le coeur sec, vaguement gênée, comme s'il y avait quelque impudeur à étaler les souffrances vécues.

         Je ne me suis jamais intéressée de près ou de loin aux Arméniens, à l'Arménie ou au combat pour la reconnaissance du génocide. Sans doute, ai-je cru, en me réfugiant derrière une carapace d'indifférence, me protéger contre la honte d'appartenir, par filiation, au camp des victimes, au camp de ceux qu'on peut égorger comme des moutons, qu'on peut humilier et spolier sans que le monde cesse de tourner. Mais le choc éprouvé à sa mort a révélé l'inutilité, voire la novicité, de cette fragile protection de surface.

         ce n'est qu'après sa disparition que j'ai commencé à m'intéresser à la question arméniene, avec une réceptivité neuve (il paraît que cet intérêt post-mortem est fréquent chez les enfants) lisant pêle-mêle témoignages et ouvrages d'historiens. J'ai été saisie par l'étendue des massacres et leur horreur. Ces évènements dont j'avais, en partie, déjà eu connaissance dans ma jeunesse, et que je redécouvrais quelque quarante années plus tard, m'ont alors profondément bouleversée.

 

         Ce qui s'est passé en Turquie en 1915, ce n'est pas simplement l'élimination physique du peuple arménien et par extension des autres communautés chrétiens ; ce qui s'est passé, c'est un déchaînement de cruauté, peut-être pas unique dans l'histoire de l'humanité par le nombre de victimes civiles, mais certainement unique par le nombre de bourreaux.

       

         Des milliers d'hommes, tenus pour sains d'esprit, ont pu, après s'être équipés de fusils, de sabres, de gourdins ferrés, fondre des villages où la plupart des habitants de confession chrétienne, sinon tous, leur étaient inconnus, pénétrer dans des maisons et tailler en pièces des corps, frscasser des crânes, égorger des vieillards et des enfants. Ils ont supporté les hurlements des victimes et la vue du sang sur les murs, sur les armes et sur eux-mêmes. Pendant des mois, ils ont renouvelé tous ces forfaits sans que leur conscience s'éveille, sans qu'une étincelle de pitié ne les éclaire.

        Les instincts les plus féroces et les plus vils, décuplés par le droit d'agir impunément, se sont déchaînés chez ces êtres frustes, envirés jusqu'au vertige de leurs pouvoirs extaordinaires. La liste de leurs tortures amène à désespérer du genre humain. Ils ont trouvé bonne l'idée de couper le nez, les oreilles, les lèvres, le sexe, amusante l'idée d'éventrer une femme enceinte, ou de brûler vif partiellement ou totalement un être humain. Le viol des jeunes femmes a été une pratique courante.

        Certaines caravanes de déportés ont été encerclées par les gendarmes qui les conduisaient et avec l'aide de cavaliers kurdes, venus en renfort, ont été mitraillées jusqu'à ce qu'il ne reste plus un seul être debout et les agonisants qui râlaient ont été achevés au couteau.

         D'autres ont été conduites près de vastes citernes ou de précipices et des famillles entières ont été égorgées par des équarisseurs qui travaillent à la chaîne, les pieds dans une mare de sang, et les corps précipités dans ces fosses improvisées.

        D'autres encore furent attachés et jetés dans les fleuves. Et partout des scènes de torture et d'humiliation immondes.

        Un million et demi de civils, victimes de la barbarie la plus bestiale, non pas tués par des bombes, par des balles à distance, mais tués par des mains, des mains qu'on lave après le carnage dans des bassines dont l'eau rougit !

 

(Compréhension de l’écrit, deux séances)

Questions

* Lire le texte

1-Lisez le texte et donnez-en le thème ?

2-Qui parle ? A quelle personne ? Repérez les marques de l’énonciation qui le désigne : pronoms personnels et adjectifs possessifs.

3-Quel est donc le genre du texte ?

4-Quels sont les souvenirs évoqués par le narrateur dans ce texte ? Sont-ils heureux ou malheureux ?

5-Des faits historiques sont cités dans ce texte. Relevez-les.

6-Dégagez du texte tous les mots et les expressions qui sont en rapport avec le génocide.

7-Relevez tous les adjectifs utilisés dans ce texte. Sont-ils mélioratifs ou péjoratifs ? Pourquoi ?

8-Relevez  les indices de la subjectivité utilisés dans ce texte ?

9-Relevez du texte deux figures de style et expliquez-les.

 (Expression écrite, une séance)

Rédiger un texte de 15 à 20 lignes dans lequel vous évoquerez des souvenirs de votre vie en citant des faits historiques qui ont laissé en vous des traces inoubliables.

 


 

 


 

 Exercice supplémentaire : exercice  en lignes

- Trouver, à travers des dictionnaires en lignes, les synonymes de ces mots :

Génocide, Shoah, solution finale, extermination, anéantissement, holocauste, épuration.  

(Consigne : utiliser les dictionnaires de synonymie et les dictionnaires classiques présentés sur le site de l’ATILF).

 

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14 juin 2014

ANNEXE

V.Annexe

a. Bibliographie

         Nombreux sont les livres et les romans qui parlent du thème de génocide en général et des génocides les plus connus en particulier. Parmi ces romans, on cite :

-COQUIO Catherine, L’histoire trouée, textes réunis, éditions L’Atalante, janvier 2004

-TERNON Yves, L’état criminel, Seuil, 1995

-TERNON Yves, L’innocence des victimes. Regard sur le génocide du XXe siècle, Desclée de Brouwer, 2001

-ANTHEUNISSENS Paul, De la décolonisation belge au génocide rwandais, un parcours humanitaire, Lille, Editions sources du Nil, 2010

-CALAME Pierre, Les héritiers du pays des collines, Sépia, 1997, (poésie)

-COQUIO Catherine, Rwanda. Le Réel et les récits, Editions Belin, 2004

-HATZFELD Jean, La stratégie des antilopes, Seuil, 2007

-GERARD Chaliand, Le crime de silence : le génocide des Arméniens, Flammarion

-VAHAKN Dadrian, Histoire du génocide arménien, édition Stock

-YVES Ternon, Les Arméniens, Histoire d’un génocide, édition Seuil, 1997, 1996

-GUREGHIAN Jean-Varoujean, Le Golgotha de l’Arménie mineure, le destin de mon père, octobre 1999

-HILBERG Paul, La destruction des juifs d’Europe I et II, folio histoire

-ISRAEL Charny, Le livre noir du communisme, Paris, Privat

-JOSEPH Ki-Zerbo Unesco, Histoire générale de l’Afrique, Edicef/Hachettes Livres, 1989

-BENJAMIN Sehene, Le Piège ethnique, Editions Dagorno, Paris, 1999

-JACQUES Sémelin, Purifier et Détruire. Usages politiques des massacres et génocides, Seuil, Paris, 2005

 aircrigeweb.free.fr/


 

b. Sur le web

  • Articles

http://www.un.org/French/documents/index.html

http://cec.rwanda.free.fr/documents/CVN-1948.htm

http://cec.rwanda.free.fr/documents/art6_cpi.htm

http://www.yale.edu/gsp/publications/Debat-kiernan.html

http://revuesocialisme.pagespero-orange.fr/holocaust.htm

http://aircrigeweb.free.fr/

  •  Ressources audio-visuelles

 -vidéo : www.ina.fr/video/CAB8200592901

http://www.academieroyale.be/cgi

http://Shoah-Solutionfinale.fr/audiovis.htm

http://www.u.org/fr/preventgenocide/Rwanda/audiovisual.shtml

www.youtube.com/Watch?v=gE

http://www.memorialdelashoah.org/index.php/fr/archives-et-documentations/ressources-audiovisuelles

http://www.ressources-audiovisuelles.memorialdelashoah.org/index.php ?pla_id=aa87cad9d69a9693



 

 

c.Références

Définition donnée par le droit, d’après le Robert, dictionnaire, édition de 1993

http://www.toupie.org/Dictionnaire/Genocide.htm

http://www.akadem.org

http://www.imprescriptible.fr/genocide

http://www.imprescriptible.fr/tribunal

http://www.musée-resistance31.fr/index.php?option=com-content&view=article&id=81&Itemid=90

http://www.cndp.fr/themadoc/autobiographie/mediagraphique.html

http://www.dicocitations.com/citation.php?mot=genocide

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/conflit-grands-lacs/genocide-rwandais.sht

http://www.imprescriptible.fr/documents/petit-journal.htm

http://histoire.blogs.Lacroix.com/rwanda-les-racines-du-genocide/2014/04/15

http://marie.hakem.over-blog.com/Pages/Le-genocide-armenien-extraits-5854081.html

http://revuesocialisme.pagesperso-orange.fr/holocauste.htm

http://www.globalpost.com/dispatch/news/regions/africa/140407/1100-Darps-hell-rwanda-1994-génocide-photo

http://www.ohchr.org/FR/ProfessionalInterest/Pages/CrimeOfGenocide.aspx

 

 

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