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LE GENOCIDE
14 juin 2014

PRATIQUE 2

Activité 2

Texte 2 : extrait du livre de Djalil «commentaire de Marie »

 Support : l’extrait

Public : classe de la première année secondaire

Niveau : B1-B2

Le temps imparti : deux séances

Les compétences : compréhension de l’écrit et expression écrite

Les objectifs :-pragmatiques :-Savoir parler de ton autobiographie en relatant des faits historiques

                                                -Savoir décrire les sentiments de haine, de tristesse, …

                                               -Identifier la narration d’un souvenir où se mêlent récit et commentaires

                       -linguistiques :-Utiliser un lexique approprié au terme «génocide»

                                              -Savoir utiliser un champ lexical péjoratif

                       -sociolinguistiques :-savoir relater des faits historiques lors d’un débat sur n’importe quelque thème.

 Le texte :

         Tant que mon père a vécu , je n'ai pas accordé une pensée, un sentiment à la tragédie du peuple arménien. Le moment n'est pas encore venu d'explorer les zones d'ombre de mes sentiments mais je me souviens que, jeune femme, j'ai très tôt, pris mes distances avec le lamento paternel, et l'ai subi, le coeur sec, vaguement gênée, comme s'il y avait quelque impudeur à étaler les souffrances vécues.

         Je ne me suis jamais intéressée de près ou de loin aux Arméniens, à l'Arménie ou au combat pour la reconnaissance du génocide. Sans doute, ai-je cru, en me réfugiant derrière une carapace d'indifférence, me protéger contre la honte d'appartenir, par filiation, au camp des victimes, au camp de ceux qu'on peut égorger comme des moutons, qu'on peut humilier et spolier sans que le monde cesse de tourner. Mais le choc éprouvé à sa mort a révélé l'inutilité, voire la novicité, de cette fragile protection de surface.

         ce n'est qu'après sa disparition que j'ai commencé à m'intéresser à la question arméniene, avec une réceptivité neuve (il paraît que cet intérêt post-mortem est fréquent chez les enfants) lisant pêle-mêle témoignages et ouvrages d'historiens. J'ai été saisie par l'étendue des massacres et leur horreur. Ces évènements dont j'avais, en partie, déjà eu connaissance dans ma jeunesse, et que je redécouvrais quelque quarante années plus tard, m'ont alors profondément bouleversée.

 

         Ce qui s'est passé en Turquie en 1915, ce n'est pas simplement l'élimination physique du peuple arménien et par extension des autres communautés chrétiens ; ce qui s'est passé, c'est un déchaînement de cruauté, peut-être pas unique dans l'histoire de l'humanité par le nombre de victimes civiles, mais certainement unique par le nombre de bourreaux.

       

         Des milliers d'hommes, tenus pour sains d'esprit, ont pu, après s'être équipés de fusils, de sabres, de gourdins ferrés, fondre des villages où la plupart des habitants de confession chrétienne, sinon tous, leur étaient inconnus, pénétrer dans des maisons et tailler en pièces des corps, frscasser des crânes, égorger des vieillards et des enfants. Ils ont supporté les hurlements des victimes et la vue du sang sur les murs, sur les armes et sur eux-mêmes. Pendant des mois, ils ont renouvelé tous ces forfaits sans que leur conscience s'éveille, sans qu'une étincelle de pitié ne les éclaire.

        Les instincts les plus féroces et les plus vils, décuplés par le droit d'agir impunément, se sont déchaînés chez ces êtres frustes, envirés jusqu'au vertige de leurs pouvoirs extaordinaires. La liste de leurs tortures amène à désespérer du genre humain. Ils ont trouvé bonne l'idée de couper le nez, les oreilles, les lèvres, le sexe, amusante l'idée d'éventrer une femme enceinte, ou de brûler vif partiellement ou totalement un être humain. Le viol des jeunes femmes a été une pratique courante.

        Certaines caravanes de déportés ont été encerclées par les gendarmes qui les conduisaient et avec l'aide de cavaliers kurdes, venus en renfort, ont été mitraillées jusqu'à ce qu'il ne reste plus un seul être debout et les agonisants qui râlaient ont été achevés au couteau.

         D'autres ont été conduites près de vastes citernes ou de précipices et des famillles entières ont été égorgées par des équarisseurs qui travaillent à la chaîne, les pieds dans une mare de sang, et les corps précipités dans ces fosses improvisées.

        D'autres encore furent attachés et jetés dans les fleuves. Et partout des scènes de torture et d'humiliation immondes.

        Un million et demi de civils, victimes de la barbarie la plus bestiale, non pas tués par des bombes, par des balles à distance, mais tués par des mains, des mains qu'on lave après le carnage dans des bassines dont l'eau rougit !

 

(Compréhension de l’écrit, deux séances)

Questions

* Lire le texte

1-Lisez le texte et donnez-en le thème ?

2-Qui parle ? A quelle personne ? Repérez les marques de l’énonciation qui le désigne : pronoms personnels et adjectifs possessifs.

3-Quel est donc le genre du texte ?

4-Quels sont les souvenirs évoqués par le narrateur dans ce texte ? Sont-ils heureux ou malheureux ?

5-Des faits historiques sont cités dans ce texte. Relevez-les.

6-Dégagez du texte tous les mots et les expressions qui sont en rapport avec le génocide.

7-Relevez tous les adjectifs utilisés dans ce texte. Sont-ils mélioratifs ou péjoratifs ? Pourquoi ?

8-Relevez  les indices de la subjectivité utilisés dans ce texte ?

9-Relevez du texte deux figures de style et expliquez-les.

 (Expression écrite, une séance)

Rédiger un texte de 15 à 20 lignes dans lequel vous évoquerez des souvenirs de votre vie en citant des faits historiques qui ont laissé en vous des traces inoubliables.

 


 

 


 

 Exercice supplémentaire : exercice  en lignes

- Trouver, à travers des dictionnaires en lignes, les synonymes de ces mots :

Génocide, Shoah, solution finale, extermination, anéantissement, holocauste, épuration.  

(Consigne : utiliser les dictionnaires de synonymie et les dictionnaires classiques présentés sur le site de l’ATILF).

 

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